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Conversation avec Jun Takahashi

  • 3 min lu

Q — Bonjour Jun ! Merci d’avoir accepté cette interview, on est honorés de te compter parmi nos « portraits de coureurs ». Comment vas-tu ? Es-tu allé courir ce matin ?
R — Oui ! J’ai couru 10 km ce matin. Je cours généralement avec des amis mais, récemment, à cause du COVID-19, je cours seul.

Q — Cette interview est surtout axée sur la course à pied. C’est un peu inhabituel pour toi ; on va essayer de passer un bon moment et je parlerai le moins possible de mode !
R — Aucun problème.

Q — Lors de ton premier voyage au Royaume-Uni, tu t’es dit : « C’est donc ici que le punk est né ? ». Aujourd’hui, beaucoup disent la même chose du « streetwear » en visitant Harajuku. Ton atelier est toujours là : qu’est-ce que ça te fait ?
R — À propos de Londres, ce n’était pas péjoratif du tout. Le ciel couvert (j’y étais en hiver) et l’air lourd m’ont marqué. Je me suis dit que cette atmosphère avait vu naître le punk — c’était émouvant, pas négatif. La scène actuelle à Harajuku est très différente de l’époque où NIGO et moi faisions NOWHERE. Mon atelier y est toujours, mais je fais rarement du shopping dans le quartier ; la plupart de mes amis qui y avaient des boutiques et des ateliers n’y sont plus. Je pense que le streetwear des années 90, quand je sillonnais Harajuku, était meilleur que ce qu’on voit aujourd’hui. Et pour être franc, je ne suis pas sûr que la mode soit aussi « cool » qu’à mon époque.

Q — Dans le passé, quelle était ta vision de la course ? Ce n’était « pas cool », j’imagine ?
R — À l’époque, je n’aurais jamais imaginé me mettre à courir. Je n’avais aucun intérêt pour la course.

Q — Tu as pratiqué quels sports en grandissant ?
R — Je faisais du kendo au lycée, et on faisait aussi des sprints.

Q — Tu te souviens de ta « première fois » en course ?
R — Oui : vers la fin de ma trentaine, sur tapis à la salle. J’ai commencé parce que je suivais un régime.

Q — La course est-elle pour toi une évasion, un moment pour plonger dans tes univers et trouver des idées ?
R — Pour moi, courir sert à gérer ma santé, mon mental et mon physique — c’est une forme de méditation. Ça allège mes inquiétudes et génère des pensées positives. Mais je ne dirais pas qu’il y a un lien direct avec mes inspirations.

Q — La musique influence beaucoup ton travail. Tu cours en musique ?
R — Je cours d’ordinaire avec des amis, donc on discute. Quand je cours seul, je n’écoute pas non plus de musique : sinon je ne me concentre pas.

Q — GYAKUSOU a été novateur dans ses palettes de couleurs et ses T-shirts graphiques face à l’offre performance de l’époque. Tu sentais qu’il manquait quelque chose ? Tu voulais rompre avec ce qui existait ?
R — Pour moi, les vêtements de course que j’ai conçus ne sont pas un « tout nouveau » design. On n’a pas besoin d’éléments totalement inédits pour le running. En revanche, en tant que coureur, je pense toujours à l’utile et aux couleurs qui me permettent de me fondre dans la nature et le paysage. C’est peut-être ce qui donne une impression de nouveauté.

Q — Cette collaboration a ouvert des millions de possibilités, non ? Y avait-il quelque chose que tu avais particulièrement hâte d’explorer ?
R — À chaque saison, je suis mis au défi par le cadre étroit des vêtements de course. Chaque pièce embarque des fonctions et des idées qu’on ne pourrait pas faire chez UNDERCOVER.

Q — Comment la rencontre s’est-elle faite au départ ?
R — Par l’entremise de mon vieil ami britannique Fraser Cooke, chez Nike, qui a suggéré la collaboration.

Q — La première chaussure sur laquelle tu as expérimenté, c’était la Nike Zoom Spider, correct ? Avec quoi cours-tu aujourd’hui ?
R — J’utilise les chaussures de la collection 19SS GYAKUSOU.

Q — Y a-t-il des athlètes que tu rêverais de voir courir en GYAKUSOU de la tête aux pieds, en compétition officielle ?
R — Je n’ai pas d’athlètes préférés en particulier, mais mon auteur favori, Haruki Murakami, est fan de GYAKUSOU. J’aimerais qu’il prenne le départ d’une course en GYAKUSOU.

Q — On traverse une période très particulière partout dans le monde. Tu écris souvent « Chaos / Balance ». Dans ce chaos, vers où chercher l’équilibre ?
R — Je ne peux rien dire tant qu’on n’aura pas trouvé de solution.

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