Q — Salut Sam, peux-tu te présenter rapidement ?
R — What’s up Distance ! Je m’appelle Sam Parsons, je suis athlète professionnel pour adidas et je travaille comme directeur artistique pour Tinman Elite.
Q — Comment l’athlétisme est-il entré dans ta vie ?
R — Plus jeune, j’allais à vélo à mes entraînements de natation. Chaque été, notre coach nous faisait bosser dur : séances à 6 h, renfo, et course à pied après la piscine pour remettre la machine en route. J’étais un bon nageur, mais surtout très loin devant quand on passait sur la piste d’athlé. C’est là que j’ai développé mon esprit de compétition : pousser mes coéquipiers et être prêt à travailler. À l’époque, j’accompagnais ma sœur sur les cross — j’ai trouvé ça cool et j’ai fini par suivre ses traces à 14 ans.
Q — 2020 a été compliquée. As-tu réussi à en tirer du positif sportivement ?
R — Honnêtement, sur le plan perso comme sportif, ça a été horrible. J’ai perdu des membres de ma famille, j’ai traversé de l’anxiété, une perte de confiance, une dépression à un niveau que je n’avais jamais connu. Les mauvaises nouvelles s’enchaînaient. En plus, j’avais une gêne récurrente au tendon d’Achille qui ne me lâchait pas. Courir est mon énorme soupape quand tout va mal : ce truc au talon m’enlevait mon échappatoire. Cela dit, j’ai passé beaucoup de temps à développer la partie business de Tinman Elite, j’ai recruté un coach adjoint incroyable, et maintenant j’ai une faim de courir comme un cinglé… parce que c’est ce que je suis aujourd’hui !
Q — Tes objectifs pour 2021 ?
R — Mettre tout mon cœur dans la course à pied. J’ai l’opportunité d’intégrer une équipe olympique — un truc que je n’aurais jamais cru possible. Mon objectif : tout donner mentalement, physiquement et émotionnellement pour poursuivre ce rêve et prendre du putain de plaisir sur la route. Quel que soit le résultat, dans 10–15 ans, je veux pouvoir dire que j’ai tout donné.
Q — Ta distance préférée ? Ton meilleur souvenir de course ?
R — N’importe quelle distance… du moment que c’est du cross sur l’herbe. Mes meilleurs souvenirs, ce sont ces instants juste avant le coup de feu, serrés sur la ligne avec les coéquipiers, prêts à se battre les uns pour les autres après des mois de boulot. Je vis pour ça. Un moment en particulier : franchir la ligne avec mon coéquipier Meron Simon pour nous qualifier aux NCAA — spécial, après tout ce qu’on avait traversé ensemble.
Q — Parle-nous de Tinman Elite.
R — On est juste un groupe de mecs qui aiment s’amuser et faire les choses un peu autrement. Créer du contenu, des fringues, des trucs sur lesquels les autres ne prennent pas le temps. Courir à notre façon. Travailler dur tous les jours. Laisser le sport dans un meilleur état que lorsqu’on a commencé. Repousser les limites, en course comme en business. Et surtout : connecter avec tous les niveaux de coureurs. En prenant du bon temps au passage.
Q — Une mauvaise habitude chez Tinman que des amateurs ne devraient pas copier ?
R — Respecter son corps AU QUOTIDIEN. Je suis tellement compétiteur que décaler ou annuler une séance me paraît inacceptable. Je suis émotif et je laisse ça prendre le dessus parfois. Mon conseil : RESPECTEZ ce que votre corps dit. Si vous êtes cramés, endoloris ou gênés, ce n’est pas grave de zapper une séance pendant que les potes s’entraînent. Reposez-vous et revenez vous battre un autre jour.
Q — Être directeur artistique d’un club de course, ça consiste en quoi ?
R — Toute nouvelle collection, collab, sortie de chaussures, plan marketing ou vidéo passe par moi à un moment. Je bosse avec une équipe créa incroyable pour donner vie à tout ça. C’est un job à plein temps : pas de Netflix ni jeux vidéo toute la journée comme “certains pros”. Je pense produit, je conçois la prochaine collec, j’imagine des lancements, je vois des sponsors, je monte des calendriers marketing et social. Nos stagiaires disent que mon vrai titre devrait être “directeur de l’idéation” — j’ai toujours de nouvelles idées. J’adore ça… peut-être plus que courir parfois (ne le dites pas à adidas !).
Q — On te voit en Noah, Aimé Leon Dore, casquette vintage JO d’Atlanta… c’est quoi ton style ? Des conseils pour courir avec style ?
R — J’ai des amis chez Aimé et Noah ; ils me mettent bien et j’aime les représenter. Ces marques m’inspirent énormément niveau créativité. J’observe leurs collections et leurs lancements, puis j’essaie d’infuser notre philosophie running. Mon style ? De la « friperie haut de gamme » — oui, ça sonne paradoxal. Je chine beaucoup aux puces et j’associe avec des pièces plus chères : nouvelles adidas, jolis pantalons, un chapeau ou une chemise à 2 $. J’adore porter des vêtements que les gens n’ont jamais vus ou ne peuvent plus trouver : obsédé par le rétro patiné.
Q — Tu vis à Boulder, spot d’entraînement réputé. Ton quotidien là-bas ?
R — Boulder, c’est le feu ! Endroit spécial. Je ne suis pas un enfant des mégalopoles : j’aime le calme et les gens d’ici. C’est ce qui se rapproche le plus d’une ville européenne aux États-Unis, donc tant que je ne bouge pas en Europe, je reste. Ma routine : run le matin, petit-déj, journée de réunions brand/produit, puis selon le jour physio, muscu, aqua-jogging, détente, dîner, dodo. (On peut voir une de mes journées dans une vidéo — vous la connaissez sûrement.)
Q — Proche de Max et Tom de District Vision : ton produit favori chez eux ?
R — Tom et Max m’ont beaucoup influencé — méditation, création de marque. Je me tourne vers eux dès que je bloque. Ils m’ont offert une paire de Nagata verres roses quand je leur ai rendu visite à New York avant leur déménagement à LA. Je les ai portées presque tous les jours ma première année pro : obligé de les citer.
Q — Côté adidas, tes chaussures préférées ?
R — Je porte adidas depuis huit ans. Mes préférées — loin devant (désolé, pas objectif) — sont les Tinman Elite Boston 10 que nous sortons cet été. Je vous en enverrai quelques paires pour le shop !
Q — Merci pour ton temps ! Quel athlète américain·e ou allemand·e pour notre prochaine interview ?
R — Interviewez mon coéquipier Jordan Gusman. Vous ne serez pas déçus !